jeudi 20 août 2009

Enfin terminé… ou presque

Quelle aventure! L’opération en soi n’est qu’un détail de nos 2 derniers jours, et elle s’est bien déroulée. Elle dure de 20 à 40 minutes et par la suite les patients sont transportés dans la salle de réveil pour finalement rejoindre leur chambre 2 h plus tard. Les chambres sont toutes composés de 6 lits et la notre était située en face de la porte d’entrée justement à l’endroit où, lors de notre première visite, je trouvais que cette chambre manquait vraiment d’intimité. J’ai rapidement réalisé que bien placé ou non, une chambre d’hôpital avec 6 lits n’a rien d’intime. Les autres lits étaient occupés par des garçons entre 12 mois et 12 ans qui devaient se faire opérer pour la même chose que Liam. Le médecin nous mentionnait qu’il y avait 8 opérations pour ce genre de problèmes cette journée là…ouain c’est populaire au Kazakhstan les hernies inguinales!

Nous sommes arrivés, tel que prévu, lundi matin 9 :30. Dès notre arrivée, le médecin nous mentionne que seule les mamans peuvent rester avec l’enfant et que Christian n’est pas admis. Après quelques discussions et quelques beaux yeux (ceux de Farida naturellement!), il autorise Christian à rester, mais le jour seulement. De plus, il nous mentionne qu’il lui faut un document signé de l’orphelinat comportant toutes les informations de Liam. (Je ne comprends pas vraiment pourquoi il ne nous a pas mentionné ces informations là avant mais bon!). Puisque Christian et moi pensions rester 4 jours consécutifs à l’hôpital, nous avions plusieurs sacs, de vrais touristes (surtout lorsque nous avons vu les autres arrivés avec un sac style épicerie à moitié plein pour passer 4 jours. Nous retournons donc à l’extérieur attendre ledit document que Farida va chercher pour nous. Environ heure plus tard (Naturellement le médecin de l’orphelinat était occupé et ça a pris du temps) Farida revient avec le bout de papier demandé. En voulant entrée de nouveau dans l’hôpital, une employée, qui semblait être préposé à l’accueil, qui sort de nulle part nous indique une autre porte d’entrée situé sur le côté de l’hôpital, Arrivé là, il y avait beaucoup de monde. Farida demande à la dame au comptoir (ici, même s’il y a 20 personnes en ligne ou plutôt en semblant de ligne, rien n’empêche les autres de dépasser et de poser leurs questions). La dame lui répond qu’elle doit attendre et que ce sont les procédures pour enregistrer le patient. Farida outrée, décide de retourner à l’autre entrée pour appeler le médecin (elle avait son numéro de cellulaire!) Arrivé de nouveau à la porte initiale, le médecin était à l’extérieur (quel bon timing!) Il nous indique, à Farida et à moi, d’y retourner et qu’il parlerait à la réception. Christian, alias le porteur de bagages, doit rester assis à l’extérieur et attendre de nos nouvelles.

Arrivé de nouveau dans la salle d’attente chaotique, la dame nous voit et nous fait passer devant tout le monde. (Imaginez le scénario, une touriste qui ne parle même pas la langue avec un enfant kazakh dans les bras et qui passe devant tout le monde). Ce fût le début de la guerre. Ah que je me sentais mal. Vous auriez du entendre les gens crier, critiquer, chialer etc. Je ne sais pas trop ce qu’ils disaient (et je pense que j’aime mieux pas le savoir!), mais il était évident que ces injures étaient dirigées vers moi ou vers les passes droit de l’administration. Les dames à la réception ont même dû faire appel aux agents de sécurité pour calmer la meute. De mon côté, j’avoue ça faisait bien mon affaire, mais j’aurais quand même pu attendre, surtout que c’est ce que nous avons fait toute la journée…attendre!

Après avoir complété plusieurs documents et apposé ma signature dans un cahier, ils ont pesé Liam (9.5 kg ou 20.9 lbs) et nous ont fait monté au troisième étage où l’on nous a assigné un lit. Il était déjà 11 :45 alors le temps de nous installer et c’était l’heure du dîner. Nous nous sommes donc présenté à la cafétéria (petite pièce avec 4 tables et une porte dont la partie du haut s’ouvre et où se fait le service.) avec notre assiette et notre bol. On nous a servi un bouillon dans le bol et des pommes de terres qui semblaient avoir été cuites dans le bouillon dans l’assiette. Je me disais que c’était de la vraie nourriture Kazakh, alors Liam serait content. Pas du tout, Liam n’aimait pas ce qu’il y avait dans son bol et a pris seulement quelques bouchées de ce qu’il y avait dans l’assiette. J’étais un peu embêté, car il doit manger, mais honnêtement, ce n’était pas si bon que ça (j’ai quand même pris le temps de tester le tout!). Il a donc terminé son dîner avec un yogourt, du fromage et du pain. (Du bon pain nan, c’est une des rares choses qui va me manquer d’ici!)

Sieste, ou plutôt période de repos de 13 à 16 h. Les enfants doivent rester dans les chambres et les visiteurs ne sont pas admis. Comment demander à un enfant de 2 ans de rester calme et de faire la sieste alors qu’il y a 5 autres jeunes dans la chambre et que l’environnement est nouveau pour lui? Finalement, nous avons au moins réussi à jouer en restant dans son lit ce qui n’est pas si pire. En fait, aucun enfant n’a dormi! Par la suite, collation, 2 biscuits. (Il y a beaucoup de sortes de biscuits ici, majoritairement des sablés pour accompagnés le thé). Farida nous avait mentionné que le souper était à 18 h. Alors nous attendions patiemment. À 18 :30, la porte de service était toujours fermée, nous en avons conclu que nous avions passé tout droit pour le souper. Nous nous sommes donc installés dans la pièce avec du pain et du beurre d’arachides (ou moins Liam en raffole, alors c’était à demi-mal!). Nous avons demandé à Farida le lendemain et elle nous a dit que finalement le souper était à 17 :15 (1 h après la collation?!!).

La soirée s’est passée sans problèmes, les autres mamans et les enfants avaient bien du plaisir à parler de nous, devant nous, sans que nous n’y comprenions rien. Disons que nous nous sentions un peu épiés. Christian a quitté à 20 :30 et Liam s’est endormi dans mes bras en montant les escaliers (Nous étions allés reconduire Christian à l’extérieur). D’ailleurs, nous n’avons pas vraiment compris pourquoi ils demandent que nous arrivions une journée d’avance, car nous n’avons vraiment rien fait. Christian a signé un formulaire dont il ne connaissait pas la teneur (probablement une autorisation d’opérer) en milieu de journée et c’est tout. Nous aurions pu nous enregistrer, nous installer et repartir à la maison pour la journée et personne ne s’en serait rendu compte. Bref, Liam s’est endormi dans mes bras et j’en étais bien contente, car j’avoue que j’appréhendais, avec raison, l’arrivée du dodo. Je l’ai couché, il a dormi jusqu’à 21 :30 et après, c’était final, il était éveillé et plus rien à faire. Il était de bonne humeur et voulait jouer. Je peux bien le comprendre, car tout le long qu’il dormait, c’était la fête dans le corridor. Les enfants jouaient, criaient, couraient. Ça raisonnait comme sur un terrain de jeu. Les autres familles n’étaient pas dans la chambre, sûrement en train de faire la fête aux aussi. Ce qui a été le point déterminant au réveil de Liam est la femme qui est venue passer la moppe à 21 :30 en tassant tous les sacs d’en dessous des lits. (Pouvez-vous bien me dire ce qu’il y a dans la tête des gens pour passer la moppe à 21 :30 dans les chambres d’un hôpital pour enfant?) En fait, j’étais vraiment sous le choc, surtout qu’enfant qui dort ou pas, elle fait ce qu’elle à faire. J’ai vite réalisé que c’était comme ça ici. Les gens ne se soucient pas des autres au niveau du bruit. C’est comme si tous étaient habitués de vivre dans le bruit et que c’était correct. De plus, pour moi 21 :30 c’est relativement tard pour passer la vadrouille, mais nous étions quand même les seuls couchés et que même les enfants de 12 mois étaient en quelque part en train de faire la fête (sûrement à boire du thé)! Alors c’est un peu comme s’il était 19 h pour eux! Bref, cette foutu moppe a réveillé Liam. Ce fut un très long processus pour le remettre dans les bras de Morphée. J’ai réussi vers 23 h, non sans peine. Je l’ai pris à quelques reprises dans mes bras pour tenter de l’endormir, lorsque j’allais marcher dans le corridor, on me disait d’entrer dans la chambre. Dans le lit, Liam s’amusait à frapper le calorifère collé sur le lit avec sa suce, à chanter et crier. Je me sentais très mal, mais je me disais qu’ils sont habitués de vivre dans le bruit, alors qu’ils s’adaptent! De mon côté, j’ai du m’adapter à beaucoup de choses, mais particulièrement à dormir à deux dans un lit plus petit qu’un lit simple. Liam bouge beaucoup, alors j’étais toujours aux aguets pour ne pas qu’il tombe. J’ai trouvé un truc pour la deuxième nuit. Je dormais à ses pieds et je l’entourais de mes jambes pour ne pas qu’il tombe. Ça a bien fonctionné, mais disons que j’ai reçu beaucoup de coup de pieds et de coup de poings!

Parlant d’adaptation, j’ai trouvé qu’il y avait une bonne différence culturelle entre le Kazakhstan et le Québec. Nous devions faire notre lit dès le lever (je l'ai realisé en voyant les autres). Le deuxième matin j’avais oublié alors c’est l’infirmière qui a commencé à le faire pour que je comprenne le message (Infirmière qui est aussi responsable d’épousseter, passer la vadrouille, changer la poubelle etc… je ne pense pas qu’elles soient syndiqués!). Il n’y a pas d’eau chaude, pas de savon pour laver la vaisselle ou pour nous laver, nous devons sortir de la pièce lorsque le médecin examine les enfants, nous ne pouvons pas toujours nous promener dans le corridor, il n’y a qu’une seule toilette pour toute l’étage (naturellement pas de papiers) Bref, c’est un pays très structuré ou plusieurs règles (que ma mentalité de Québécoise trouve inutile) sont mis en places. Disons que ce n’est pas un pays Latin et ça parait!

La journée de mardi fut relativement similaire, mais beaucoup plus calme. Liam a dormi une bonne partie de la journée et les autres enfants aussi. La soirée fut beaucoup plus calme, car puisque les opérations ont seulement lieu les mardis et jeudis, tous les enfants présents sur notre étage avaient été opérés dans la journée, alors comparativement au lundi soir, c’était tranquille! Mercredi matin, je décide de prendre une petite pause et d’aller me doucher et faire une petite sieste dans la chambre d’hôtel d’un couple d’Espagnol, Eva et Vincente qui adopte également à Taraz. Ils me l’avaient offert lors de notre dernier dîner et comme l’hôtel est à proximité, j’en ai profité (j’en avais vraiment besoin...autant de la douche que de la sieste!). Au retour, je vois Christian dehors (je me disais : super ils prennent de l’air, Liam est assez en forme pour aller dîner au petit resto d’en face). Plus je m’approche plus je réalise qu’il a tous les sacs avec lui et que Farida est aussi présente. Mon sourire s’illumine, comme si je venais de gagner le plus beau cadeau au monde! Nous sommes sauvés! Le médecin nous avait donné notre congé. Je ne comprends pas (encore une chose que je ne comprends pas!) vraiment pourquoi on nous avait dit que nous sortirions le jeudi et que nous sommes sortis le mercredi, mais bon, je ne veux même pas le savoir j’étais seulement contente de partir. Quel bonheur!

Nous sommes retournés à l’hôpital jeudi matin pour refaire le pansement de Liam et nous devons y retourner vendredi. Si ce n’est que cela, pas de problèmes, ça prends 5 minutes et nous sommes de retour…C’est juste qu’il faut payer Farida à chaque fois, mais bon rendu au point où nous en sommes! J’avoue que je trouve ça parfois difficile les intermédiaires. Il est difficile pour nous de vraiment tout comprendre et de toujours avoir réponses à nos questions, Farida est très gentille et fait de l’excellent travail, mais parfois j’ai l’impression qu’il y a des bouts de traduction qui tombent entre deux chaises.

Nous avons parlé avec Viera, le passeport de Liam devrait être prêt d’ici la fin de la semaine. Par la suite, elle fait la demande d’un visa de sortie, qui devrait être prêt la semaine prochaine et par la suite nous pourrons entamer la demande de citoyenneté qui doit être acheminé à Moscou. Ouf… J’ai vraiment hâte de rentrer à la maison… et mon homme aussi.

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